M. Moudenc,
Durant la campagne vous vous êtes présenté comme le sauveur de l’aéro, contre notre liste qui aurait été anti-aéro. Une allégation malhonnête tant nous sommes nombreux à travailler directement ou indirectement en lien avec ce secteur comme de nombreux toulousains. (Clément Ader)
Nous avons appris hier la suppression de 15 000 emplois chez Airbus dont 3 500 à Toulouse1, et que des négociations importantes débutent avec les syndicats la semaine prochaine, la municipalité doit peser de tout son poids pour être au côté des salarié-e-s et trouver des solutions pour la filière y compris dans sa diversification inéluctable.
Pour cela de même qu’il serait souhaitable que chaque projet de la collectivité soit passée au crible d’une règle verte pour vérifier son impact écologique, il serait bon que la collectivité fixe une ligne rouge avec les entreprises s’assurant de leur bonne conduite concernant le traitement de leurs salariés.
On ne peut soutenir ou passer des accords financiers avec des sociétés sans contreparties sociales, notamment la préservation de l’emploi.
Or je note qu’un contrat a été passé par la ville avec la société Derichebourg (20V0105), concernant un marché public pour des prestations de désinfection pour un montant de 173 393,76 euros.
Celui-ci a été notifié le 3 juin 2020 soit trois semaines après que l’on apprenne que (dans la presse dès le 11 mai2 ) la branche aéronautique de cette société prévoyait un plan de licenciement de 600 à 700 personnes.
Ce dernier a finalement été abandonné pour la mise en place d’un Accord de Performance Collective (APC). Un dispositif introduit dans la loi par la réforme du code du travail au début du mandat de votre soutien d’Emmanuel Macron, qui est un outil de chantage à l’emploi vis à vis des salariés se traduisant ici par la réduction de leurs rémunérations d’environ 200 à 500 euros mensuels.
Alors M. Moudenc, vous qui prétendez être « le maire de l’emploi », je ne sais pas la date exacte à laquelle ce contrat a été signé, mais vous l’avez bel et bien validé en date du 3 juin. Une société dont le chiffre d’affaire était de 2,9 milliards d’euros en 2018, et dont le PDG déclarait je cite : « les gens vont devoir choisir de quoi ils veulent mourir de faim ou du virus »3.
Avez vous inclus à ce contrat inclus des clauses ou des conditions permettant de défendre la sauvegarde de l’emploi des salariés dans la société et si oui lesquelles?
1 https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/airbus-2398-postes-supprimes-sites-toulouse-1849308.html
2 https://www.lesechos.fr/pme-regions/occitanie/coronavirus-derichebourg-aeronautics-services-envisage-de-supprimer-700-emplois-1202899
3 https://www.revolutionpermanente.fr/Pour-le-patron-de-Derichebourg-Aeronautics-Services-il-faut-choisir-de-mourir-de-faim-ou-du-virus