Alors que le mois de Septembre 2025 sera dédié à la lutte contre les cancers de l’enfant, plusieurs grandes villes en France participeront à l’illumination en couleur or de leurs monuments emblématiques, à la demande des associations et en soutien aux enfants qui se battent au quotidien contre le cancer.
Contactées, les mairies de Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Grenoble, Clermont et bien d’autres répondront à l’appel. Mais sur quatorze villes sélectionnées, la mairie de Toulouse est la seule à avoir explicitement et froidement refusé cet acte symbolique, au mépris des enfants malades et des associations accompagnatrices.
Les élu.e.s La France Insoumise-Nouveau Front Populaire de Toulouse s’indignent de cette décision cruelle de la mairie. Contacté par la presse, le maire et ses adjoints persévèrent dans leur immobilisme cynique et insensible. Les illuminations du Capitole pour d’autres occasions sont pourtant fréquentes : soutien à Israël en 2023, soutiens sportifs au TOEC et au Stade Toulousain, ou encore à l’occasion du Tour de France.
À Toulouse, on célèbre les sponsors, les compétitions et les causes politiques choisies. Mais on ferme les yeux sur la souffrance des enfants. La mairie justifie ce refus insultant par le nombre de sollicitations. Un excuse creuse, balayée par l’exemple de la Tour Eiffel qui, elle, s’illuminera en or pour ce mouvement national.
La mairie prétend aussi ne pas vouloir distinguer le cancer des enfants de celui des adultes, au profit d’une journée unique d’hommage. Mais cette posture uniforme nie la réalité médicale et humaine. Les cancers pédiatriques ne sont ni les mêmes, ni comparables. Ils frappent plus vite, plus fort, avec des traitements spécifiques, souvent plus lourds. Et surtout, les enfants sont les grands oubliés de la recherche médicale. Après des décennies de désengagement de l’État, la recherche publique est asphyxiée par l’austérité, les progrès ralentissent, les essais manquent de moyens. En refusant de reconnaître ces spécificités, la mairie refuse de comprendre. Pire : elle invisibilise un drame, une urgence, une injustice.
Les cancers de l’enfant sont spécifiques et souffrent d’un grave manque de donneurs, particulièrement concernant la moelle osseuse et bien que le don soit sans danger. En France, seul un enfant sur dix bénéficiera d’une greffe d’origine française. Le cancer est donc une question politique qui nécessite des fonds et de l’attention, deux facettes auxquelles les pouvoirs publics doivent contribuer plutôt que de chercher à dissimuler cette souffrance. Aucune raison morale ni rationnelle ne semble ainsi justifier ce refus.
Il est enfin particulièrement inquiétant d’observer que la mairie de Toulouse refuse d’alerter sur le sujet du cancer des enfants, seulement quelques semaines après avoir marqué un soutien appuyé à la loi Duplomb, qui vise à la réintroduction de pesticides cancérigènes. Nous étions habitués à ce que la droite ne cherche ni à prévenir, ni à guérir, mais ce refus de symboliser le soutien à une cause si importante marque une nouvelle étape dans la guerre antisociale qu’elle mène.
Par conséquent, nous demandons que la ville de Toulouse revienne immédiatement sur sa décision et procède à l’éclairage du Capitole le 13 septembre prochain, qui ne coûte rien mais signifie beaucoup pour celles et ceux qui se battent chaque jour contre la maladie. Nous savons aussi que, si la mairie de Toulouse n’est pas solidaire, les habitant.e.s de Toulouse le sont. Nous les appelons donc à se mobiliser aux côtés des associations, à faire entendre leur voix, et à informer sur la prévention et le traitement des cancers de l’enfant.